Niger – Un dispositif de prise en charge des cas suspects de COVID-19 au Centre Hospitalier Régional de Niamey
1 septembre 2020 | Infos
NIGERRenforcement des systèmes et services de santéNotre action contre la pandémie Covid-19
Depuis le 1er cas COVID-19 au Niger, notifié le 19 mars 2020, 1 167 cas ont été enregistrés au 20 août 2020, notamment dans la région de Niamey, qui reste le premier foyer épidémique et la région la plus affectée avec 858 cas soit 74% des cas identifiés dans le pays. En appui au ministère de la Santé dans la gestion de la crise, Solthis et Alima ont mis en place un volet additionnel au projet AIRE, financé par Unitaid et co-financé par l’AFD au Niger, pour la prévention des infections au Centre Hospitalier Régional de Niamey (CHRN), afin de réduire l'impact de l'épidémie sur les patient·e·s et le personnel soignant du CHRN.
« Le CHRN est un hôpital qui accueille beaucoup de patients, majoritairement les mères et les enfants. Avec une capacité de 200 lits, 450 personnels, le CHRN compte 1 000 admissions pour hospitalisation par mois et 4 000 consultations externes : une mobilisation pour lutter contre la pandémie était donc indispensable pour protéger tous ceux qui fréquentent l'hôpital, mais aussi contribuer à réduire les transmissions dans la région de Niamey. » Dr Yacouba Nouhou, Coordinateur de la mise en place des activités COVID-19 au CHRN, Solthis Niger.
Un dispositif de prise en charge COVID à partir de zéro : à quoi faut-il penser ?
Le Dr Yacouba Nouhou, Coordinateur de la mise en place des activités Covid-19 au CHRN (Solthis Niger), témoigne : » Nous nous sommes rendus compte des limites à couvrir depuis le début. En plus des mesures d'hygiène, après échanges avec le CHRN, Alima et Solthis, il nous a semblé urgent de réorganiser le circuit des patient·e·s pour s'aligner aux normes de prévention COVID-19 notamment pour toutes les infections respiratoires aiguës, considérées comme des cas possibles de COVID-19. Quand les patient·e·s arrivent, il faut prendre les mesures nécessaires, car les soignant·e·s ne peuvent pas savoir quel cas vient de franchir la porte. La réorganisation du circuit implique surtout la mise en place d'un système de tri des patient·e·s et d'un espace d'isolement des cas suspects avant même de passer à la prise en charge du virus. Les oxymètres de pouls, prévus dans le projet AIRE pour le diagnostic des détresses respiratoires chez les enfants, ont été identifiés comme un bon outil pour trier les cas suspects COVID-19. Dans le contexte COVID-19, les oxymètres de pouls permettent une détection rapide d'une hypoxémie qui peut nécessiter une oxygénothérapie chez les cas suspects et confirmés. Il fallait penser par ailleurs au circuit des personnes plus fragiles comme les mères enceintes et les enfants qui constituent la majorité de la file active du CHRN. Un espace d'isolement a été prévu par exemple au niveau du service des urgences pédiatriques et à la maternité au cas où des patient·e·s interné·e·s développent des signes suspects COVID-19. »
La protection et l’accompagnement des soignant·e·s : le pilier de la lutte contre la pandémie ?
» La COVID-19 a été déstabilisante pour tout le monde, y compris les soignant·e·s en première ligne dans les structures de santé, qui ont dû comprendre cette nouvelle pandémie et apprendre la prise en charge à mettre en place. Il était évident qu'appuyer le personnel soignant devait d’abord passer par un renforcement des capacités pour que les soignant·e·s puissent se protéger et également assurer la prévention et la prise en charge des patient·e·s. Nous avons pu par ailleurs, toujours avec le soutien d'Unitaid et de l'AFD, recruter de nouvelles ressources humaines pour appuyer le personnel du CHRN. Il s'agit de 3 médecins affectés au box consultation COVID-19 pour une rotation H24, de 3 infirmiers pour le triage H24, de l'assistante logistique, qui complètent ainsi la mobilisation des différentes ressources humaines du CHRN (majors, sages-femmes, infirmier·ère·es, technicien·ne·s de surface…) pour maintenir l'hygiène et assurer la continuité des soins essentiels pour les autres maladies. »
» Aujourd’hui, le dispositif est fonctionnel et a enregistré 10 cas suspects dont 3 patients qui ont bénéficié de l’oxygénothérapie grâce aux concentrateurs d’oxygène du CHRN. Une salle d’isolement de 3 places, un box de consultation pour les médecins et une tente de tri des patients (grâce au don de l’UNICEF) ont été mis en place et remis au CHRN, . Par ailleurs, des formations à l'endroit des agents de santé du CHRN, impliqués dans l'intervention COVID-19 sur l'utilisation des équipements de protection Individuelle (EPI) et hygiène hospitalière, le triage et le remplissage des outils de suivi évaluation ont été organisées. Les prochaines étapes consistent aussi à former le personnel de santé du CHRN à l'utilisation des oxymètres de pouls et des concentrateurs d'oxygène et à assurer le suivi post formation de l'utilisation de ses appareils. » TOVIHO Adanchédé Xavier, Responsable suivi-évaluation du Projet AIRE.
Les équipes de Solthis poursuivent l’adaptation de leurs activités pour appuyer les structures de santé dans leur riposte à la pandémie de COVID-19, grâce aux financements supplémentaires de l’AFD, Unitaid et Initiative 5% accordés aux projets menés par Solthis. Il s’agit notamment du projet AIRE, mis en œuvre au Niger avec Alima, ainsi que du projet Labo 2s qui vient d’être lancé avec un volet spécifique dédié à la lutte contre la COVID-19 et son impact sur les systèmes de santé. Labo 2s permettra d’étendre l’intervention de Solthis contre la pandémie dans 5 sites structures sanitaires de la ville de Niamey pour protéger et renforcer les capacités des professionnels de santé en matière d’hygiène, de prévention et de contrôles des infections, renforcer la prévention, le diagnostic et le référencement des cas suspects et favoriser la continuité des services essentiels, plus spécifiquement la prise en charge du VIH et de la tuberculose. |