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Santé sexuelle et reproductive : quelles activités pour répondre aux besoins des jeunes au Niger ?

15 octobre 2021 |  Infos

NIGERPLAIDOYER POUR UN ACCÈS UNIVERSEL AUX SERVICES DE SANTÉ DE QUALITÉRENFORCEMENT DES CAPACITÉSSERVICES DE SANTÉ

Depuis plusieurs années, Solthis met en place des projets dédiés à la question de la Santé Sexuelle et Reproductive (SSR) des Jeunes et Adolescent·es. Les adolescent·e·s et les jeunes représentent en effet un groupe dont l'accès aux services de SSR est souvent fortement entravé par une multitude de barrières, notamment en lien avec les déterminants socio-culturels, les normes et traditions qui représentent souvent un obstacle de taille.

 

Aurélie Philipps, consultante en DSSR (Droits et Santé sexuels et reproductifs) à Solthis, nous en dit plus sur la manière dont le projet JADES II mis en oeuvre au Niger, répond aux besoins des jeunes à travers l’amélioration de la qualité des services de santé sexuelle et reproductive pour les jeunes (notamment via le renforcement des capacités des professionnel·le·s de santé) et la sensibilisation des jeunes et de leurs parents.

 

Différents enjeux à relever

Au Niger, où près de 70% de la population a moins de 25 ans et où la prévalence du VIH/sida chez les 15-24 ans est de 1% (contre 0,7 % dans la population générale), la jeunesse incarne un enjeu stratégique dans la lutte contre le VIH/Sida et l'amélioration de la santé sexuelle et reproductive.

 

Le risque d’infection chez les jeunes est accentué par le manque de connaissances sur les IST/VIH et le manque d’accès à des informations fiables et de qualité, ainsi que des facteurs socioculturels liés aux tabous autour de la sexualité, des inégalités de genre et la place limitée des jeunes dans la société. De plus, les adolescent·es et jeunes sont particulièrement exposé·e·s au risque d'infections sexuellement transmissibles, de grossesses non désirées et de violences basées sur le genre.

 

Ces facteurs limitent le pouvoir de décision des jeunes filles, qui sont également contraintes par une demande et une offre limitée de services de santé sexuelle et reproductive. Il devient donc important de mettre en place des services adaptés et répondant aux besoins spécifiques des adolescent.e.s et jeunes.

 

C'est dans ce contexte que s'inscrit le projet JADES II, qui vise à améliorer l’environnement national en matière de Droits à la santé sexuelle et reproductive (DSSR), par le déploiement d’une stratégie innovante qui allie à la fois l'empowerment des jeunes, une mobilisation sociale et politique des acteurs clés et le renforcement des services de santé sexuelle et reproductive.

 

Mais comment traduire cette volonté en actions concrètes ?

 

Question : Quelles sont les mesures prises par le projet JADES II afin d’obtenir le changement souhaité pour les jeunes en matière de DSSR ?

 

Aurélie Philipps : « Un des grands axes du projet JADES II est le renforcement de l’offre de service. C'est donc fournir du matériel, faire les petites réhabilitations, aider le personnel de santé dans l’organisation… Mais aussi réfléchir par exemple aux spécificités du travail avec des adolescent·es et des jeunes, comme les horaires d’ouverture, parce que souvent, les horaires d'ouverture correspondent aux horaires de l’école ».

 

Le projet JADES II vise également à prendre en compte les attitudes de stigmatisation à différents niveaux, une tâche difficile en matière de DSRR, car le sujet reste tabou pour les jeunes, leurs familles et les professionnel·le·s de santé.

 

« Le projet travaille sur le renforcement de capacités des professionnels de santé, et là, on intervient beaucoup sur les représentations autour des questions de santé et de sexualité chez des jeunes et des adolescent·es. Parfois, les professionnel·le·s de santé vont avoir des conflits de valeurs ; ils/elles peuvent être d’une génération plus conservatrice, et du coup ils/elles ont plus du mal à parler de sexualité avec les jeunes, et peuvent avoir besoin d'une formation spécifique à ce sujet. Ils/elles peuvent avoir du mal à concevoir la sexualité pour une fille non mariée, par exemple. Ainsi, on travaille beaucoup sur des méthodologies d’échanges sur les représentations, ou on essaye de créer un espace de confiance. L'atelier est composé de plusieurs exercices qui sont vraiment de l’ordre de l’animation et pas de la formation, pour que les gens puissent échanger leurs points de vue. Et finalement, cela contribue à changer un peu leur point de vue et à voir les situations sous un autre angle. »

 

Ces ateliers d'échange sur les représentations sont donc basés sur des partages d'expériences, de témoignages et des mises en situation qui ont pour but de susciter des échanges riches dans une ambiance respectueuse. Ils sont aussi complétés par des formations plus classiques et médicales, tout en gardant les Jeunes et Adolescent·es au cœur de l’action.

 

Pour en savoir plus sur notre projet JADES et notre positionnement DSSR.

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